Comment définir l’intelligence humaine ?

L’intelligence humaine est une composante de l’intelligence animale. Le cerveau plus volumineux d’homo sapiens (ramené à la taille de son corps) lui permet de générer une intelligence à l’apex de l’intelligence animale.

Des dizaines de milliers de gènes sont impliqués dans les variations d’intelligence entre les humains. Comme tous les traits polygéniques, l’intelligence se répartit en gaussienne.
Ces milliers de gènes ont généralement des effets que l’on dit « pléïotropiques »: ils agissent sur de très nombreux systèmes et dans de nombreux organes différents. La conséquence de cette pléiotropie est que l’intelligence varie de façon relativement homogène: les individus les plus doués en math le seront, en moyenne, également en français, en musique, en science… c’est le concept d’intelligence générale (g) quantifié éventuellement en point de QI. A l’inverse les individus qui accusent un retard mental sont atteints à tous les niveaux ; L’intelligence est une efficience relativement unitaire.

Les gènes impliqués dans l’intelligence agissent à de très nombreux niveaux du cerveau de sorte que les versions alléliques désavantageuses vont altérer l’intelligence dans son ensemble tandis que des versions alléliques avantageuses vont tirer vers le haut l’ensemble des aptitudes.

NB : Il est à noter que cette pléiotropie ne se limite pas à l’aspect intellectuel ! Les gènes qui modulent l’intelligence agissent sur de très nombreux systèmes, augmentant par exemple la longévité (les personnes plus intelligentes vivent plus longtemps car ce sont les mêmes gènes qui régulent l’intelligence et l’espérance de vie). Ils agissent également sur de nombreux traits psychiatriques (les allèles augmentant l’intelligence générale réduisent les prédispositions aux psychoses mais augmentent certains traits autistiques).

Revenons à l’intelligence.

Si à 12 ans vous jouez avec votre petit frère de 6 ans à n’importe quel jeu qui n’implique pas entièrement du hasard, vous aurez tendance à gagner de façon systématique (indistinctement à tous les jeux).

Pourquoi ?
Simplement parce qu’à 12 ans le cerveau a une intelligence générale, une efficience, supérieure à celle d’un cerveau de 6 ans. L’ensemble des flux sensoriels vers le cortex sont plus rapides. Le traitement de l’information visuelle, auditive, sensitive est plus rapide. Les quantités d’informations captées dans l’environnement sont plus importante.

De la même façon que le cerveau d’un enfant de 12 ans est physiologiquement plus efficient que le cerveau d’un enfant de 6 ans, celui d’un QI de 130 sera beaucoup plus efficient que le cerveau d’un QI de 100 : les flux d’informations vers le cortex sont plus rapides, lui permettant de capter davantage d’informations de son environnement par unité de temps. Ces informations sensorielles quantitativement plus importantes chez un haut QI seront ensuite traitées de façon plus efficace par des neurones plus volumineux, mieux structurés et pourvus de davantage de dendrites. L’information quantitativement plus importante se transforme ainsi en une information qualitativement supérieure, qui peut ensuite être stockée de façon plus efficace chez un haut QI (la mémoire est proportionnelle au QI).

Il faut bien comprendre que la captation passive de l’information est proportionnelle au QI. Un haut QI aura un débit visuel, auditif et globalement sensoriel plus important.

Comment définir l’intelligence humaine ?

C’est un niveau d’efficience générale du cerveau, dicté par des dizaines de milliers de gènes aux effets pléïotropiques. Le caractère polygénique de l’intelligence explique sa répartition en gaussienne et la pléiotropie des gènes impliqués explique l’émergence d’une efficience générale dans l’ensemble des facultés mentales: l’intelligence générale (g) mesurée éventuellement en points de QI. Le Kelvin ou le Celsius sont des mesures interchangeables de la température, réalité physico-chimique. De la même façon le QI ou le grade d’intelligence ne sont que des gradations interchangeables de l’intelligence générale, réalité physiologique. 

 

Lien entre taille du cerveau et intelligence.

Whole brain size and general mental ability: a review

“La corrélation moyenne entre la taille du cerveau et l’intelligence générale (g) est de 0.4. Les plus gros cerveaux ont d’avantage de neurones, ce qui donne un avantage en puissance cognitive”.

J.P. Rushton et Davison Ankney (2009) Departments of Psychology and Biology University of Western Ontario London, Ontario, Canada. International Journal of Neuroscience, 119:691–731, 2009.

Estimation du Q.I par neuro-imagerie.

Une équipe de scientifiques sino-américano-coréens vient de développer une méthode pour estimer assez précisément le Q.I par un simple MRI (Magnetic Resonnance Imaging ou Imagerie cérébrale par Résonance Magnétique).

Pour ce faire, les chercheurs se focalisent particulièrement sur la substance grise et blanche du cerveau. Les auteurs expliquent que cette méthode est particulièrement intéressante pour estimer l’intelligence de très jeunes enfants à qui il n’est pas encore possible de faire passer des tests de Q.I.

L’article entier ici, en open acces. Wang L, Wee C-Y, Suk H-I, Tang X, Shen D (2015) MRI-Based Intelligence Quotient (IQ)

Ci-dessous, 4 différentes méthodes d’estimation employées (cliquer pour agrandir).

Corrélation entre le Q.I et la vitesse de sédimentation erythrocytaire (ESR)

L’ESR (erythrocyte sedimentation rate ou vitesse de sédimentation érythrocytaire) est une mesure indirecte du niveau d’inflammation. Plusieurs études ont déja montré une association inverse entre niveau d’inflammation et intelligence. Un ESR élevé est également un facteur pronostic de troubles cardio-vasculaires plus tard dans la vie.

Le Q.I est catégorisé par décile (décile 1 = 81 de Q.I ; décile 2 = 87 de Q.I ; décile 3 = 92 de Q.I ; décile 4 = 96 de Q.I ; décile 5 = 100 de Q.I ; décile 6 = 104 de Q.I ; décile 7 = 108 de Q.I  ; décile 8 = 113 de Q.I ; décile 9 = 119 de Q.I)

“Association between erythrocyte sedimentation rate and IQ in Swedish males aged 18–20” Brain, Behavior, and Immunity 24 (2010) 868–873.